Bilan des deux jours de rencontre
Colloque international OGM et pesticides
Quand les scientifiques et la société civile construisent ensemble
Les 12 et 13 novembre derniers a eu lieu au centre scientifique d'Orsay (Université Paris-Sud) le colloque international sur l'évaluation et la règlementation des OGM et des pesticides
Ce colloque, ouvert à la société civile (avec une traduction simultanée Français/Anglais), était organisé dans le cadre d’un projet de recherche participative PICRI (Partenariats Institution-Citoyens pour la Recherche et l’Innovation[1]), financé par la Région Ile-de-France. Ce projet (http://www.picri-ogm.fr), relatif à l'étude du principe d'équivalence en substance sur lequel s’appuie l’évaluation de tous les OGM agricoles dans le Monde, est réalisé en partenariat entre l'Université Paris-Sud, l'association Générations Futures (http://www.generations-futures.fr) et le Criigen (Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique : http://www.criigen.org).
Le caractère international du colloque n'était pas seulement dû au panel des intervenants, mais également à l'auditoire puisque les 140 participants comptaient de nombreuses personnes qui avaient fait le déplacement depuis différents pays (d'Europe, mais également d'Amérique et d'Afrique).
En accord avec l'esprit de la recherche participative, ce colloque a offert une passerelle supplémentaire entre la recherche institutionnelle et le tiers-secteur scientifique (citoyens, associations, ONG), avec d'une part des présentations de données expérimentales rendues accessibles au grand public, et d'autre part des tables rondes rassemblant divers acteurs de la société civile, les deux suivies d'importantes phases d'échanges avec la salle. Et c'est dans le même esprit que nous avons choisi d'organiser ce colloque sur le centre scientifique d'Orsay (en dépit de sa difficulté d'accessibilité) : à l'heure où il est permis aux entreprises de siéger aux conseils d'administration des Universités, il était essentiel pour mes collègues et moi-même, soucieux de mettre la science au service du bien commun, d'offrir l'opportunité aux citoyens de pénétrer les murs de l'Université.
Ce colloque a permis de présenter une partie des résultats (en cours de publication) de la recherche réalisée dans le cadre de notre projet PICRI, ainsi que d'autres travaux (obtenus notamment par des équipes brésilienne et norvégienne) remettant en question le principe d'équivalence en substance, en particulier lorsque celui-ci s’applique aux OGM tolérant des herbicides. Une deuxième session scientifique a fait état des données expérimentales démontrant la carence et l'inadaptation des études toxicologiques des OGM et des pesticides, qu'il s'agisse de la durée insuffisante des tests règlementaires pour appréhender les éventuels effets chroniques, de la contamination de la nourriture des rats de laboratoire (qui conduit à déclarer les effets observés chez les rats traités comme non significatifs), de la non-évaluation des formules commerciales de pesticides (mais seulement du principe actif), ou encore du recours à des normes toxicologiques obsolètes et totalement inadaptées aux perturbateurs endocriniens que s'avère être la plupart des pesticides. Enfin, les recherches présentées lors de la troisième session scientifique ont permis de montrer les effets néfastes des pesticides et des OGM sur le monde microbien et sur la vie du sol, qu'il s'agisse des microbes alimentaires, des microbes de la rhizosphère (au contact des racines) ou des vers de terre.
Les tables rondes ont permis de faire un état des lieux et d'échanger sur les différents mode de recherche participative et sur la nécessité d'impliquer la société civile dans les programmes et orientations de recherche, sur la règlementation des pesticides et des OGM (incluant ceux issus des nouvelles technologies, autres que la transgenèse) au niveau national et communautaire — avec un accent particulier sur la question de la transparence des données, des conflits d'intérêts au sein des comités d'évaluation, et de la responsabilité des décideurs et des experts —, ainsi que sur la question des choix agricoles et alimentaires de demain où un paysan, un agronome, un médecin et une responsable d'entreprise produisant des farines et de l'alimentation animale ont exposé et croisé leur point de vue.
Pour conclure, ces deux journées d'échanges, où se sont côtoyés multiples compétences, multiples acteurs de la société civile, ont été particulièrement riches et intenses, et un grand moment d'intelligence collective. Ces deux journées n'ont fait que confirmer l'ultime nécessité d'ouvrir la science, non seulement pour un partage mais pour une co-construction des savoirs. S'il y a des professionnels de la science — les chercheurs — comme il y a des professionnels de la politique — certains élus —, la démarche scientifique, tout comme l'action politique, n'appartient à personne ou plutôt, appartient à tout le monde. Il est temps d'envisager une science autrement en considérant « l'équivalence en substance » entre les scientifiques (de métier) et les citoyens.
Christian Vélot
Généticien moléculaire
Coordinateur scientifique du colloque et
du projet PICRI sur l'équivalence en substance
[1] Programme de recherche mis en place par la Région Ile-de-France, sous l'impulsion de Fondation sciences citoyennes (http://sciencescitoyennes.org)
Quand les scientifiques et la société civile construisent ensemble
Les 12 et 13 novembre derniers a eu lieu au centre scientifique d'Orsay (Université Paris-Sud) le colloque international sur l'évaluation et la règlementation des OGM et des pesticides
Ce colloque, ouvert à la société civile (avec une traduction simultanée Français/Anglais), était organisé dans le cadre d’un projet de recherche participative PICRI (Partenariats Institution-Citoyens pour la Recherche et l’Innovation[1]), financé par la Région Ile-de-France. Ce projet (http://www.picri-ogm.fr), relatif à l'étude du principe d'équivalence en substance sur lequel s’appuie l’évaluation de tous les OGM agricoles dans le Monde, est réalisé en partenariat entre l'Université Paris-Sud, l'association Générations Futures (http://www.generations-futures.fr) et le Criigen (Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique : http://www.criigen.org).
Le caractère international du colloque n'était pas seulement dû au panel des intervenants, mais également à l'auditoire puisque les 140 participants comptaient de nombreuses personnes qui avaient fait le déplacement depuis différents pays (d'Europe, mais également d'Amérique et d'Afrique).
En accord avec l'esprit de la recherche participative, ce colloque a offert une passerelle supplémentaire entre la recherche institutionnelle et le tiers-secteur scientifique (citoyens, associations, ONG), avec d'une part des présentations de données expérimentales rendues accessibles au grand public, et d'autre part des tables rondes rassemblant divers acteurs de la société civile, les deux suivies d'importantes phases d'échanges avec la salle. Et c'est dans le même esprit que nous avons choisi d'organiser ce colloque sur le centre scientifique d'Orsay (en dépit de sa difficulté d'accessibilité) : à l'heure où il est permis aux entreprises de siéger aux conseils d'administration des Universités, il était essentiel pour mes collègues et moi-même, soucieux de mettre la science au service du bien commun, d'offrir l'opportunité aux citoyens de pénétrer les murs de l'Université.
Ce colloque a permis de présenter une partie des résultats (en cours de publication) de la recherche réalisée dans le cadre de notre projet PICRI, ainsi que d'autres travaux (obtenus notamment par des équipes brésilienne et norvégienne) remettant en question le principe d'équivalence en substance, en particulier lorsque celui-ci s’applique aux OGM tolérant des herbicides. Une deuxième session scientifique a fait état des données expérimentales démontrant la carence et l'inadaptation des études toxicologiques des OGM et des pesticides, qu'il s'agisse de la durée insuffisante des tests règlementaires pour appréhender les éventuels effets chroniques, de la contamination de la nourriture des rats de laboratoire (qui conduit à déclarer les effets observés chez les rats traités comme non significatifs), de la non-évaluation des formules commerciales de pesticides (mais seulement du principe actif), ou encore du recours à des normes toxicologiques obsolètes et totalement inadaptées aux perturbateurs endocriniens que s'avère être la plupart des pesticides. Enfin, les recherches présentées lors de la troisième session scientifique ont permis de montrer les effets néfastes des pesticides et des OGM sur le monde microbien et sur la vie du sol, qu'il s'agisse des microbes alimentaires, des microbes de la rhizosphère (au contact des racines) ou des vers de terre.
Les tables rondes ont permis de faire un état des lieux et d'échanger sur les différents mode de recherche participative et sur la nécessité d'impliquer la société civile dans les programmes et orientations de recherche, sur la règlementation des pesticides et des OGM (incluant ceux issus des nouvelles technologies, autres que la transgenèse) au niveau national et communautaire — avec un accent particulier sur la question de la transparence des données, des conflits d'intérêts au sein des comités d'évaluation, et de la responsabilité des décideurs et des experts —, ainsi que sur la question des choix agricoles et alimentaires de demain où un paysan, un agronome, un médecin et une responsable d'entreprise produisant des farines et de l'alimentation animale ont exposé et croisé leur point de vue.
Pour conclure, ces deux journées d'échanges, où se sont côtoyés multiples compétences, multiples acteurs de la société civile, ont été particulièrement riches et intenses, et un grand moment d'intelligence collective. Ces deux journées n'ont fait que confirmer l'ultime nécessité d'ouvrir la science, non seulement pour un partage mais pour une co-construction des savoirs. S'il y a des professionnels de la science — les chercheurs — comme il y a des professionnels de la politique — certains élus —, la démarche scientifique, tout comme l'action politique, n'appartient à personne ou plutôt, appartient à tout le monde. Il est temps d'envisager une science autrement en considérant « l'équivalence en substance » entre les scientifiques (de métier) et les citoyens.
Christian Vélot
Généticien moléculaire
Coordinateur scientifique du colloque et
du projet PICRI sur l'équivalence en substance
[1] Programme de recherche mis en place par la Région Ile-de-France, sous l'impulsion de Fondation sciences citoyennes (http://sciencescitoyennes.org)
Colloque International
Evaluation et règlementation des OGM et pesticides Ce colloque, ouvert à la société civile, est organisé dans le cadre d’un projet de recherche participative PICRI (Partenariats Institution-Citoyens pour la Recherche et l’Innovation : programme de recherche mis en place par la Région Ile-de-France) qui porte sur le principe de l’équivalence en substance, sur lequel s’appuie l’évaluation de tous les OGM agricoles dans le Monde. Ce colloque vise à présenter une partie des résultats de la recherche réalisée dans le cadre de ce projet mais il ira plus loin grâce à l’intervention de nombreux autres chercheurs ainsi que de représentants de la société civile. Ensemble, ils débattront - outre sur cette question majeure de l’équivalence en substance et de sa prétendue pertinence scientifique - de la recherche participative et de son intérêt, de l’impact sanitaire des pesticides et des OGM, de leur évaluation - laquelle est très controversée tant en raison de sa carence que de son manque de transparence -, et de leur réglementation. Enfin, il sera question de l’impact des pesticides et des OGM sur la vie du sol, socle de la fertilité des systèmes de cultures. Il se conclura par cette question centrale sur laquelle chacun doit s’interroger : quels modèles alimentaire et agricole souhaitons-nous pour demain ? Un colloque qui s’annonce riche, avec des intervenants de qualité, à l’expertise avérée, et des débats intenses sur des questions majeures qui conditionnent le modèle agricole actuel et futur. Cet événement, financé par la Région Ile-de-France dans le cadre du projet PICRI, est organisé en partenariat entre l’Université Paris-Sud (UPSud), l’association Générations Futures et le Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (Criigen). Il est coordonné par Christian Vélot, généticien moléculaire à l’UPSud et Vice-Président du Criigen, et François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.
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International conference
Assessment and regulation of GMOs and pesticides This conference, opened to the civil society, is organized as part of a participatory research project on the subject of substantial equivalence, on which is based the evaluation of all agricultural GMO in the World. This project funded by the Region Ile-de-France, involves Uninersity Paris-Sud (UPSud), the association « Générations Futures » and the Committee for independant research and information on genetic engineering. It is coordinated by Dr. Christian Vélot, molecular geneticist at the UPS and Vice-President of Criigen, and François Veillerette, spokesman of GF. |