_Pourquoi cette étude?
_L’introduction des organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l’agro-alimentaire, depuis le début des années 1990, a soulevé de nouvelles questions d’ordre socio-économiques et agricoles bien sûr, mais également d’ordre environnementales et sanitaires, au point que ce sujet est devenu probablement l’un des plus importants débats « politoco-économico-scientifiques » de ces dernières années.
Parmi les nombreuses questions qui font controverse autour des OGM, tant dans la société civile qu’au sein même de la communauté scientifique se trouve celle de l’évaluation sanitaire et environnementale. L’évaluation des OGM dans le Monde s’appuie sur le principe d’équivalence en substance, lequel stipule qu’ « Un aliment ou un constituant alimentaire nouveau peut être traité, du point de vue de la sécurité, comme un aliment ou constituant alimentaire existant, dès lors que les deux sont semblables ». Ce principe a été adopté par l’OCDE (Organisation pour la Coopération et le Développement Economique) en 1993, puis avalisé en 1996 par la FAO (Food and Agriculture Organization) et l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), lesquelles recommandaient alors que ce principe s’applique à l’évaluation sanitaire de la nourriture et des constituants alimentaires provenant des organismes génétiquement modifiés. Sa transcription dans la réglementation même de la FDA (Food and Drug Administration) où il est écrit que « Dans la plupart des cas, les composants des aliments provenant d’une plante génétiquement modifiée seront les mêmes que ceux que l’on trouve communément dans les aliments, comme les protéines, les graisses, les huiles et les hydrates de carbone » revient à considérer qu’un OGM ne diffère de son homologue conventionnel que par les caractères exprimés par les transgènes qui y ont été introduits. Cette notion repose sur la présomption que les gènes agissent de manière indépendante, et nie toutes les conséquences directes et indirectes qu’une modification génétique, telle l’insertion d’un transgène, peut avoir sur l’expression des gènes de la plante et sur l’ensemble de son métabolisme. L’équivalence en substance qui découle directement de cette vision mécanistique du vivant ne s’appuie sur aucune démonstration scientifique et est édictée en principe, ce qui exclut la nécessité du contrôle et conduit ainsi inévitablement à une carence d’évaluation.
Nous proposons ici de réaliser une étude exhaustive du principe d’équivalence en substance en étudiant, à l’échelle d’un organisme entier, les conséquences génétiques, métaboliques, morphologiques et fonctionnelles d’une modification génétique d’une part, et de l’exposition à une concentration sub-agricole de Roundup (herbicide le plus utilisé dans le monde) d’autre part, étant donné que 80% des OGM agricoles ont été génétiquement modifiés pour pouvoir absorber le Roundup dans leurs cellules sans mourir. Pour mener à bien cette étude, nous proposons de recourir à un organisme modèle utilisé depuis des décennies en laboratoire — le champignon filamenteux du sol Aspergillus nidulans —, et pour lequel nous disposons donc d’un très grand nombre de données génétiques, biochimiques, et métaboliques, permettant ainsi de réaliser une étude verticale (des effets moléculaires aux conséquences physiologiques) et intégrée (avec une interprétation fonctionnelle des perturbations moléculaires).
Au-delà des résultats de cette étude, c’est-à-dire de la réalité scientifique ou non de l’équivalence en substance entre les organismes génétiquement modifiés et leurs contreparties conventionnelles, les données recueillies permettront d’éclairer le débat général sur les OGM agricoles à ce sujet, et de faire avancer le niveau de connaissances dans ce domaine, tant au sein de la population que parmi les spécialistes.
Parmi les nombreuses questions qui font controverse autour des OGM, tant dans la société civile qu’au sein même de la communauté scientifique se trouve celle de l’évaluation sanitaire et environnementale. L’évaluation des OGM dans le Monde s’appuie sur le principe d’équivalence en substance, lequel stipule qu’ « Un aliment ou un constituant alimentaire nouveau peut être traité, du point de vue de la sécurité, comme un aliment ou constituant alimentaire existant, dès lors que les deux sont semblables ». Ce principe a été adopté par l’OCDE (Organisation pour la Coopération et le Développement Economique) en 1993, puis avalisé en 1996 par la FAO (Food and Agriculture Organization) et l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), lesquelles recommandaient alors que ce principe s’applique à l’évaluation sanitaire de la nourriture et des constituants alimentaires provenant des organismes génétiquement modifiés. Sa transcription dans la réglementation même de la FDA (Food and Drug Administration) où il est écrit que « Dans la plupart des cas, les composants des aliments provenant d’une plante génétiquement modifiée seront les mêmes que ceux que l’on trouve communément dans les aliments, comme les protéines, les graisses, les huiles et les hydrates de carbone » revient à considérer qu’un OGM ne diffère de son homologue conventionnel que par les caractères exprimés par les transgènes qui y ont été introduits. Cette notion repose sur la présomption que les gènes agissent de manière indépendante, et nie toutes les conséquences directes et indirectes qu’une modification génétique, telle l’insertion d’un transgène, peut avoir sur l’expression des gènes de la plante et sur l’ensemble de son métabolisme. L’équivalence en substance qui découle directement de cette vision mécanistique du vivant ne s’appuie sur aucune démonstration scientifique et est édictée en principe, ce qui exclut la nécessité du contrôle et conduit ainsi inévitablement à une carence d’évaluation.
Nous proposons ici de réaliser une étude exhaustive du principe d’équivalence en substance en étudiant, à l’échelle d’un organisme entier, les conséquences génétiques, métaboliques, morphologiques et fonctionnelles d’une modification génétique d’une part, et de l’exposition à une concentration sub-agricole de Roundup (herbicide le plus utilisé dans le monde) d’autre part, étant donné que 80% des OGM agricoles ont été génétiquement modifiés pour pouvoir absorber le Roundup dans leurs cellules sans mourir. Pour mener à bien cette étude, nous proposons de recourir à un organisme modèle utilisé depuis des décennies en laboratoire — le champignon filamenteux du sol Aspergillus nidulans —, et pour lequel nous disposons donc d’un très grand nombre de données génétiques, biochimiques, et métaboliques, permettant ainsi de réaliser une étude verticale (des effets moléculaires aux conséquences physiologiques) et intégrée (avec une interprétation fonctionnelle des perturbations moléculaires).
Au-delà des résultats de cette étude, c’est-à-dire de la réalité scientifique ou non de l’équivalence en substance entre les organismes génétiquement modifiés et leurs contreparties conventionnelles, les données recueillies permettront d’éclairer le débat général sur les OGM agricoles à ce sujet, et de faire avancer le niveau de connaissances dans ce domaine, tant au sein de la population que parmi les spécialistes.